A l'heure des bilans de législature et pour pouvoir mener de nouveaux projets, mieux vaut présenter des finances saines.

Comment se portent donc les finances de notre commune? Pour vous, nous avons décortiqué les documents financiers (publics) de la commune et nous vous livrons, en quelques questions et réponses, notre regard nuancé et sans complaisance sur le sujet.

Situation globale en boni? En mali?

Les comptes communaux 2017 ont été adoptés récemment par le Conseil communal. Ils révèlent un boni de 735.000 €... sur un total de recettes et de dépenses de l'ordre de 13 millions d'€. C'est plutôt "pas mal"!

A côté de ce bon résultat, des réserves sont constituées et s'élèvent à quasi 1,6 millions d'€ (1,4 millions d'€ en 2016). Les provisions, portent quant à elles sur 715.000 € et sont inchangées par rapport à 2016.

L'exercice 2018, à l'état de budget, est de la même veine. Une partie du boni 2017 est utilisée pour permettre de financer certains investissements par fonds propres plutôt que par emprunt. C'est une excellente stratégie "bon père de famille" pour limiter l'accroissement des charges d'emprunts.

En conclusion, l'exercice 2017 traduit une situation positive et l'exercice 2018 est dans la même lignée.

L'actuelle majorité n'a pas hypothéqué le futur et a prudemment constitué des provisions et des réserves pour les suivants.

Sommes-nous trop taxés?

Les principales taxes communales payées par les citoyens d'une commune sont les additionnels à l'IPP et au précompte immobilier ainsi que la taxe sur la collecte des déchets ménagers. Globalement, ces trois recettes portent sur quasiment 8 millions d'€ et participent, dès lors, largement au financement des activités et des projets repris au budget communal pour l'ENSEMBLE DES ENTITES de Profondeville.

Sur le territoire, les taux des additionnels à l'IPP et du Pr. Im. sont respectivement de 8% et 2.600 cts. Ils se situent dans la norme observée en Région wallonne (moyenne de 7,98% et 2586 cts) et en-dessous des taux observés à l'échelle de la Province de Namur (moyenne de 8,11% et 2.678 cts).

On pourrait regretter que les additionnels ne soient pas un peu plus bas. Il faut toutefois savoir que la commune de Profondeville dont les revenus par habitant et le revenu cadastral sont supérieurs à la moyenne wallonne, n'est pas avantagée dans le mécanisme de répartition du fonds régional des communes (143 €/hab pour notre commune contre 269 €/hab en moyenne au niveau des communes de la Province). Indirectement, cela pèse donc sur la fiscalité locale.

La taxe sur la collecte des déchets ménagers, quant à elle, n'est pas une taxe forfaitaire et varie selon les situations individuelles. En outre, la commune est obligée de l'adapter en fonction d'un décret de 2008 porté par le Ministre Lutgen sur la répercussion du "coût-vérité".

La commune est-elle trop endettée?

En 2013, l'endettement (> 1 an) portait sur 7,8 millions d'€. Fin 2017, le montant de la dette à charge de la commune portait sur 9,4 millions d'€. La dette a donc été majorée de 1,6 millions d'€ (+ 20,5%).

Est-ce excessif? En l'occurrence, absolument pas!

Tout d'abord, l'endettement n'est pas un mal en soi pour autant qu'il soit raisonnable, supportable dans le temps et justifié. La plupart d'entre nous avons d'ailleurs recours à l'emprunt pour financer des actifs (habitation, voiture, ...). Il en va de même pour une collectivité.

A Profondeville, l'endettement est inférieur à 75% du budget communal et le remboursement annuel des charges d'amortissement et des intérêts représente environ 11% du budget annuel. En comparaison avec beaucoup d'autres entités locales, c'est tout-à-fait raisonnable et supportable.

Mieux, le remboursement annuel de la dette est passé de 1,227 millions d'€ en 2013 à 1,323 millions d'€ en 2017. La hausse de charges annuelles pour le budget communal est donc très contenue (moins de 1% des dépenses totales)... La baisse des taux depuis quelques années a permis d'emprunter plus sans devoir subir de hausses de charges dans les mêmes proportions.

Plus fondamental encore, l'endettement de notre commune est sain car il correspond exclusivement à des biens durables (terrains, immeubles, véhicules...) et ne sert donc pas à boucher les trous de la gestion quotidienne. La seule valeur du patrimoine immobilier de la commune porte sur 36,5 millions d'€ (compte 2017) ce qui couvre largement l'endettement de 9,4 millions d'€ cité plus haut.

Notez également que certaines de nos infrastructures communales permettent de disposer de recettes (locations, droits...). Ce n'est pas à négliger lorsqu'on analyse la charge de la dette.

Quelques autres chiffres qui permettent de se rendre compte de la réalité communale

  • 12.143: il s'agit du nombre d'habitants domiciliés dans nos 6 villages. Ce nombre est en constante augmentation, preuve de l'attractivité de notre centre et de nos villages; 
  • 220: c'est le kilométrage de voirie communale. C'est beaucoup en comparaison avec d'autres communes de taille similaire. La moyenne en Région wallonne est de 189 kms. Voilà qui explique - mais ne justifie pas - au moins partiellement la difficulté de disposer d'une voirie digne de ce nom; 
  • 621: c'est le nombre d'élèves dans nos écoles communales en 2017 (en constante augmentation);
  • 83: il s'agit du nombre de personnes travaillant pour la commune tous grades et postes confondus (=6,83 agents/1000 hab.). C'est nettement moins que dans les autres communes. Les moyennes à l'échelon provincial ou de la Région portent respectivement sur 10,00 et 9,9);
  • 46: c'est le nombre de bâtiments dont la commune est propriétaire (écoles, crèches, maison communale, salles communales, salles de sport, édifices liés au Culte...)